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Malaki Live
31 juillet 2008

23 AOUT, JOURNEE INTERNATIONALE 2008 DE LA COMMEMORATION DU TRAFIC NEGRIER ET DE SON ABOLITION

Par Souindoula Simao

23 AOUT, JOURNEE INTERNATIONALE 2008

DE LA COMMEMORATION DU TRAFIC NEGRIER ET DE SON ABOLITION

La transporalité de lintelligence musicale et chorégraphique africaine a été totale.

C’est, en substance, ce que l’ on peut retenir a la lecture des précieux actes du cinquième Symposium de Musique Africaine, tenu, a Pointe-Noire, deuxième ville du Congo de la rive droite, dans le cadre de la même édition du FESPAM.

L’on notera, parmi la vingtaine de communications compilée dans ce recueil intitule “ Héritage de la Musique Africaine dans les Amériques et les Caraïbes”, celle de l’historien angolais, Simao Souindoula, l’ombilicale  contribution intitulée “ Candombes de Reyes, Llamadas et Conjunto Bantu » sur les rives de la Rio de la Plata”.

Editée a Paris, aux éditions L’ Harmattan, sous la coordination de Mukala Kadima-Nzuji et du regrette Alpha Noel Malonga, celui-ci décédé il y a quelques semaines, cette compilation s’étale sur 399 pages.

Elle contient diverses études de pointe sur les survivances musicales et chorégraphiques « niger » sur les terres occidentales de l’Atlantique.

L’on y note, entre autres signatures, celles d’historiens, d’anthropologues, de musicologues, de sociologues et d’hommes de lettres tels l’inévitable afro-nord-américaine Sheila S. Walker, le chef du fameux Conjunto Bantu de Montevideo, le très méthodique Tomas Olivera Chirimini, l’énergique cubain Lino Neira Betancourt et la grande star de la Word –music, l’afro-péruvienne Susana Baca.

Y suivent les contributions d’Elisabeth Maino, du Centre des Etudes Africaines de Paris et de Sylvie Clairefeuille, spécialiste des musiques urbaines d’Afrique.

L’on remarquera, parmi les chercheurs africains, le très applique ethnomusicologue ivoirien Adepo Yapo et le congolais de la rive gauche, Manda Tchebwa, Directeur Artistique du Marche Africain des Arts du Spectacle d’ Abidjan.

MARRONNAGE

Des faits y sont rappelés tels que les points de parente des musiques des deux rives de l’ océan triangulant, la place des viriles percussions dans celles-ci, la prévisible dynamique syncrétique produite par les musiques noires sur le continent américain et dans l’ ensemble insulaire caribéen, la dimension insurrectionnelle des chants créoles, les danses guerrières afro-brésiliennes, les réputés nkisi,  maculeta et capoeira ainsi que la définitive cristallisation des musiques de marronnage, celles des quilombos, palenques et senzalas.

L’on y apprend aussi la force des composantes de la rumba afro-cubaine telles que le yamba et le guanguanco, l’importance des batuque et lundu en Amérique du sud, les supports organologiques d’origine sub-saharienne dans l’ancienne et historique Espanola (aujourd’hui séparée en Haïti et République Dominicaine), dans les Antilles Néerlandaises et au Guatemala.

Les actes de la rencontre de la cite du “ tchevelika ” (esclave) contiennent également des approches sur la rémanence de la musique rituelle liée a la collante Notre Dame de Rosario au Venezuela, les incontournables danses “ Reyes Congo” a Panama, les célèbres joutes musicales dominicales au Congo Square de la mythique Nouvelle Orléans, le profil, naturellement, subsaharien de la musique des Irmandades a Salvador de Bahia, la “ Rome afro-brésilienne ” et l’ influence congo-angola dans les danses de la cote atlantique brésilienne et le prestige des blocs afro-pernambouc dans les candomblés.

CHAMPETA COLOMBIENNE

L’ouvrage sorti de la réunion de la Loango Coast contient aussi de nouvelles  analyses sur la structure évolutive rythmique, quatuor, rio platense, candombe/milonga/milongon/tango, les causes de l’irrésistible succès mondial de la torride champetta  colombienne, l’influence des supports organologiques africains dans l’émergence et l’évolution du “son” cubain et la symbolique musicale des Rivers Babylon dans la très spirituelle Jamaïque.

La démarche comparative a été bien clairement suivie dans l’ ensemble des communications, et dont l’exemple le plus audacieux a été celle menée par le sympathique poète  congolais, Sangi Lutondo, dans son expose intitule Cijanda cokwe et la samba carioca.

L’un des abordages, parmi les plus profonds est celui de l’universitaire de Brazzaville, le bien nomme Auguste Miabeto, portant sur “Grapa congo” en Guadeloupe. Il y analyse, en toute beauté littéraire et en toute originalité, les traditions ludiques enfantines, nuptiales, divertissantes et satiriques originaires du Bas – Nzadi, dans la melano-ile des Petites Antilles.

L’Université Marien Ngouabi a aussi fourni dans les actes de la rencontre du Centre Mbongui, deux apports littéraires absolument rafraichissants, ceux d’Antoine Yila sur la présence musicale africaine dans le puissant discours poétique de l’un des chantres de la négritude, qui nous a quitte, lui aussi, il y a quelques semaines, Aime Césaire, et de l’infortune Alpha Noel Malonga, qui a mis en relief la place du tam-tam dans l’essai surréaliste afro caribéen, « Texaco », de Patrick Chamoisseau.

ENCHASSEMENT

Quant à Simao Souindoula, Rapporteur des travaux du Symposium, celui-ci s’est attache à suivre le fil conducteur bantu, de l’évolution, a Buenos Aires et Montevideo, à partir de la fin du XVII eme jusqu'à la période contemporaine, des rythmes  tels que le candombé, le cambunda, le banguela, le mana, le quisam, le lubolo et … le tango, leur perpétuation dans les Llamadas, vigoureux groupes carnavalesques rioplatenses et leur enchâssement conformiste dans l’ attachant Conjunto Bantu, sorti des enflammés « barrios del Sur » de la capitale uruguayenne .

Appréciant la publication de ces actes, Simao Souindoula l’a considérée comme constituant une contribution de plus a une meilleure connaissance des liens anthropologiques scelles, définitivement, entre le continent premier et ses prolongements américain et caribéen, dynamique sera, sans nul doute,  renforcée, dans la senghorienne Dakar, qui abritera, en Décembre de l’année prochaine, pour la deuxième fois, 43 ans après, la troisième édition du Festival Mondial des Arts Negres, celle de la Grande Renaissance des « Damnes de la Terre ».

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